Il est né en 1955 à Alma. Vers huit ans, en regardant un film sur la vie de Van Gogh à la télévision, il a la révélation que Dieu l’a envoyé sur terre pour transmettre son message aux humains à travers la peinture. Le peintre dit « naïf » Arthur Villeneuve, dont il devient le voisin, lui transmet les rudiments de la peinture. A l’instar de son maître qui exerça le métier de barbier pendant 30 ans, Claude Bolduc sera facteur jusqu’à sa retraite. Chacun de ses tableaux est comme une lettre en souffrance qui attend d’être vu. Chacun de nous est son destinataire. Que ses tableaux racontent des épisodes de sa vie, de l’histoire sainte ou de sa propre mythologie, tous apparaissent sur un fond peuplé de fantômes, de monstres et de corps arcboutés dans la jouissance et la torture. Certains penseront qu’il faut être fou pour se croire investi par Dieu d’une telle mission ; et si, au contraire, c’était non seulement une façon de s’inscrire dans l’histoire occidentale de l’art, mais plus encore une sagesse, en se reconnaissant non pas comme le petit génie tout-puissant, mais comme celui qui transmet et partage ce qui l’inspire, le facteur qui fait parvenir à leurs destinataires les lettres dont il a écrit avec son corps le chemin qui les mènent jusqu’à nous ?