Jovette Marchessault

Fait étonnant, Jovette Marchessault a toujours besoin de présentation malgré l’obtention du Prix du Gouverneur général du Canada en 1990. Métisse, lesbienne, pionnière d’une vision holistique, animale et écologique, chérissant ce qu’elle appelait l’invisible, elle incarne sans contredit la genèse des singulières en terre d’Amérique. Pour la majorité de ses contemporains, Jovette fut surtout la modeste très grande dame du théâtre québécois, ayant à son actif près d’une vingtaine de textes marquants dont Madame Blavatsky, spirite. La langue de Jovette Marchessault est en soi une explosion de couleurs et de formes, totalement libre, jamais gratuite. Elle abandonne tôt la production de tableaux et de sculptures parce qu’elle préfère l’écriture, plus directe et moins coûteuse : Je n’ai désormais besoin que de ma machine à écrire et d’un peu de papier, disait-elle. N’en demeure pas moins que ses encres, bas-reliefs, masques et assemblages de bois sont de précieux legs, totalement en phase avec le travail des nouvelles autodidactes. Elle est décédée chez elle, le dernier jour de l’année 2012, à Danville en Estrie, à quelques pas de La Galerie des Nanas.

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